Looking for Sapiens
Attention, pépite ! Mention spéciale du Film indépendant, RAN (France) 2018 Prix du Jury, FIFAN (Suisse) 2019
Attention, pépite ! Mention spéciale du Film indépendant, RAN (France) 2018 Prix du Jury, FIFAN (Suisse) 2019
La vie est apparue sur Terre il y a quatre milliards d'années. Depuis, des millions d'espèces différentes ont vu le jour, rudimentaires ou complexes, parfois dotées de facultés étonnantes. Mais aucune n'a jamais pu égaler le degré d'intelligence de l'homo sapiens sapiens, pas même le grand singe, plus proche cousin de l'Homme. Comment les humains en sont-ils arrivés à développer cette faculté supérieure ?
La figurine en ivoire de mammouth découverte à Brassempouy, dans les Landes, provient d’un habitat en grotte daté du Gravettien. La singularité de cette représentation féminine tient au caractère très réaliste du visage.
Les objets d’art mobilier, tels ce protomé de cheval, sont de petites pièces sans fonction utilitaire définie. Elles sont transportables et réalisées dans de la roche, de l’os, du bois de renne et de l’ivoire.
Le sulfure de fer se présente sous la forme de petits nodules très denses composés de cristaux dorés aux reflets métalliques aisément reconnaissables. Ce minéral est assez commun en Europe. En les frappant avec un éclat de silex, les cristallisations libèrent des particules Incandescentes qui vont permettent d’amorcer une flamme.
En Tchéquie, à Brno, une statuette en ivoire représentant un individu de sexe masculin a été découverte dans une sépulture gravettienne datant de 26 000 ans.
A Mezine en Ukraine, a été découvert un ensemble très original de statuettes féminines en ivoire de mammouth, datant du Paléolithique récent. Ces figurines sont toutes extrêmement stylisées.
Les fouilles conduites dans les grottes de Grimaldi en Italie, ont livré une quinzaine de statuettes féminines datées de 22 000 ans. Ces miniatures représentent toutes des corps féminins nus et stylisés qui ont été sculptés selon les mêmes principes et peut-être par le même groupe de personnes.
A la fin du Magdalénien, à une période de réchauffement climatique, des figures féminines schématiques apparaissent en grand nombre. Le corps féminin est systématiquement figuré de profil, sans tête ni membres individualisés.
Des sites gravettiens du sud-ouest de la France ont livré des statuettes en ivoire de mammouth. L’ivoire travaillé pour réaliser la statuette féminine découverte à Lespugue, dans les Pyrénées, provient du cœur d’une défense compacte et homogène.
La statuette féminine de Tursac est sculptée dans de la calcite, une cristallisation déposée par l’eau dans certaines cavités souterraines des régions calcaires.
De nombreuses statuettes féminines ou « Vénus » ont été mises au jour dans les habitats du Gravettien de Kostienki dans la Plaine russe.
Les statuettes féminines du Gravettien sont des sculptures de petit format. Leurs dimensions varient de 10 cm en moyenne pour les plus grandes, à 3 cm pour les plus petites.
Le gisement de Dolni Vestonice en Moravie, a livré un ensemble d’objets d’art mobilier et de parure, exceptionnel par sa matière et sa technique.
La statuette de Malta a été trouvée avec plusieurs autres à l’intérieur d’habitations construites en Sibérie il y a 21 000 ans, cette figurine longiligne conserve la forme du fragment de bois de renne dont elle est issue. Les seins, le ventre et les fesses sont sans volume, comme dissimulés sous un vêtement.
La statuette en ivoire de Hohlenstein Stadel découverte dans une grotte du Sud de l’Allemagne est l’une des plus anciennes figurations humaines. Cette image hybride exprime l’intime intégration de la bestialité et de la force du lion dans la silhouette d’un homme debout, mais sa créativité formelle dénote avant tout une réelle fusion entre l’esprit de l’homme et celui du félin.
Il y a 25 000 ans, des conditions climatiques plus rigoureuses qu’actuellement ont conduit les populations de chasseurs et cueilleurs paléolithiques à se protéger du froid. En Sibérie, à Kostienki un abondant outillage en os, en bois de renne et en ivoire de mammouth a été découvert dans des habitations semi enterrées. Des spatules pouvaient aussi bien servir à racler la neige et le givre sur les vêtements qu’à traiter et assouplir les peaux.
La spatule est un objet allongé et aplati, en os ou en bois de renne, dont la poignée évoque fréquemment le corps d’un poisson, finement gravé ou simplement esquissé. L'extrémité fonctionnelle et allongée se termine en spatule arrondie dont le bord adouci n’est jamais tranchant. Par sa forme générale et ses traces d’usure, la spatule évoque un travail régulier et précis sur des matières organiques tendres : préparation de la peau, raclage de la graisse ou écaillage du poisson.
Dans le campement aurignacien de Galgenberg en Autriche, a été découverte une petite figurine en schiste qui est l’une des plus anciennes représentations humaines. Elle illustre l’irruption soudaine des images dans le dispositif culturel des peuples du Paléolithique.
Dans l’art préhistorique, les éléments graphiques géométriques et abstraits sont abondants. Ils sont désignés et classés selon leurs formes et leurs structures : signes quadrangulaires, claviformes, tectiformes et ainsi de suite…
La pointe de sagaie à rainure témoigne de l’inventivité des chasseurs au Magdalénien il y a environ 15 000 ans. Leur attachement à perfectionner l’efficacité et le fonctionnement des armes dénote la place fondamentale de la chasse dans la société paléolithique.
La tête de sagaie à base fendue est une pointe en bois de renne, sa forme trapue et sa section transversale ovalaire en font une armature robuste capable de résister à des impacts violents.
L'abondance des éléments de parure retrouvés dans les habitats magdaléniens traduit l'importance de ces objets dans la vie quotidienne.
Au Paléolithique récent dans la plaine russe, au sud de Moscou, le travail de l'ivoire de mammouth est à son apogée. Perles, bracelets, instruments en ivoire, lances et objets d'art mobilier ont été découverts dans une sépulture du site de Sungir. Parmi ces objets, plusieurs rondelles d'ivoire ajourées pouvaient être des objets techniques dont la fonction nous échappe ou bien des éléments de parure fixés aux armes et aux vêtements.
Le rhombe fonctionne en tournoyant au bout d’une cordelette torsadée. Le frottement de l’air contre les bords de cet objet allongé provoque un vrombissement caractéristique. C’est parce qu’à une époque récente des instruments analogues étaient encore utilisés en Australie et en Afrique lors de certains rituels, que l’on peut identifier les rhombes sonores préhistoriques dont les seuls exemplaires connus sont magdaléniens.
Il y a plus de 35 000 ans l’image du corps féminin transparait à travers une richesse de représentations au premier rang desquelles figurent des formes symboliques sexuelles. Elles sont réalisées par gravure profonde sur les blocs et les parois des abris.
Il y a 18 000 ans, au Magdalénien, apparaissent des objets en matière osseuse répondant à des besoins inédits. Un étroit récipient, confectionné dans un os de rapace s’avère d’emblée exceptionnel car il hérite de la puissance symbolique de l’animal dont il est issu.
Le propulseur se compose d’un crochet façonné dans un bois de renne et d’un manche en bois. L’ensemble fonctionne comme un bras de levier en augmentant la précision et la puissance des tirs de sagaies.
Au début du Paléolithique supérieur, une tendance à l’allongement général des objets est perceptible. Elle s’exprime à travers le développement des lames en silex, des sagaies en bois de renne et des pointes possédant un pédoncule qui permet leur emmanchement. Dès sa fabrication, la pointe pédonculée est ainsi destinée à s’insérer dans un manche plus ou moins long qui en facilite la manipulation et en augmente l’efficacité.
La Pointe de Sauveterre est une minuscule armature lithique très effilée dont la longueur ne dépasse jamais 20 mm. Elle est réalisée à partir de petites lamelles de silex retouchées de manière abrupte sur les deux bords.
Vers 25 000 ans, la fabrication en série de lames régulières et standardisées entraine l'apparition des premières pointes de projectile normalisées. Avec son long tranchant rectiligne, la pointe de la Gravette est redoutablement performante pour la chasse au grand gibier.
La pointe de Châtelperron est fabriquée sur une petite lame en silex dont un bord est rendu courbe et abrupt par une discrète retouche. Sur certaines pièces, des traces d’impact sont compatibles avec un emploi en pointe de sagaie.
A l’Azilien le réchauffement climatique qui accompagne la fin des temps glaciaires entraîne le développement des forêts dans toute l’Europe. Les hommes vivent alors de la cueillette, de la pêche et de la chasse d’espèces de milieu forestier : cerf, aurochs, sanglier mais aussi lapin et perdrix sont parmi les gibiers les plus abondamment chassés.
Au Solutréen, la chasse de grands herbivores comme le bison, le cheval et le renne, tient une place essentielle dans le mode de vie des populations. Des instruments efficaces sont nécessaires à la boucherie des carcasses et à la préparation de la viande en vue de sa consommation ou de sa conservation.
La pointe à cran solutréenne est l’armature idéale des flèches et des sagaies, fine et légère, elle pèse rarement plus de cinq grammes.
Le poinçon apparaît très tôt, il y a plus de 30 000 ans, alors que le travail des matières osseuses est encore peu développé. Avec quelques éléments de parure et de rares pointes de projectiles, c’est l’un des premiers instruments en os de l’histoire de l’humanité.
Au Magdalénien les artistes du Paléolithique récent disposent d’éléments organiques qui leur permettent de fabriquer des pinceaux. Des fibres végétales, du poil ou du crin de cheval, peuvent être assemblés en faisceau et maintenus dans un manche par un adhésif comme par exemple de la résine.
Dans toute l'Europe, des figurations sexuelles masculines sont présentes aussi bien dans l'art pariétal que dans l’art mobilier, cet art du quotidien. Les pièces phalliformes sont fréquemment sculptées en ronde bosse sur du bois de renne ou de l'os.
La phalange de renne peut être aisément percée sur sa face inférieure dont la paroi est mince et concave, à l’aide d’un outil perforant en roche dure. Percée d’un trou circulaire, l’objet émet un son modulé ou strident, lorsqu’on souffle de façon appropriée sur les bords biseautés de l’orifice. Au Magdalénien, la phalange de renne percée peut être utilisée comme appeau ou comme sifflet pour accompagner les chants et les danses.
Les petites feuilles de laurier n’excèdent pas 5 à 7 cm de longueur. Ces pointes en silex sont les pointes de projectiles les plus parfaites et les plus performantes du Paléolithique.
Toutes les sociétés du Paléolithique supérieur ont exploité l'ivoire de mammouth, ce matériau fossile a été privilégié par l'homme pour la réalisation d'armes et de parures. Les perles d'ivoire, lisses et brillantes, ornent par milliers les corps des vivants et des morts.
Au début du Magdalénien, le perçoir en étoile est fréquent dans les campements. L’association ingénieuse de plusieurs pointes différentes permet d’effectuer avec le même outil des perforations complémentaires les unes des autres.
Au début du Magdalénien, l'art de la parure se développe et se diversifie : coquilles, perles, contours découpés, pendeloques. Les pendeloques en os sont façonnées sur des pièces anatomiques originales comme l'os hyoïde.
C'est seulement à partir du Paléolithique supérieur que les sociétés préhistoriques accordent une large place à la parure. La plupart des pendeloques présentent un décor géométrique, la pendeloque de Saint-Marcel est ornée de cercles concentriques, d'arcs de cercles emboités et d'incisions régulièrement espacées.
Une communauté de chasseurs a sculpté dans de l'ivoire de mammouth des éléments de parure en forme d'oiseau. Découverts à Malta près du lac Baïkal, la plupart sont datés d’environ 20 000 ans.
Il y a 29 000 ans, au Gravettien, l’ivoire de mammouth fossile abonde en Europe orientale. Il provient des gisements enfouis dans le sol de lœss et mis au jour par l’érosion. Du fait de son altération dans le sol gelé pendant de longues périodes, l’ivoire fossile est beaucoup plus facile à travailler et à polir que l’ivoire frais.
La présence de mains sur les parois des grottes est un phénomène largement répandu en Europe et dans le monde. Les mains négatives qui apparaissent en réserve dans une auréole de couleur pulvérisée sont beaucoup plus fréquentes que les mains positives.
Les massifs stalagmitiques de certaines grottes portent des traces de percussion. Ils ont été utilisés comme lithophones naturels par les Paléolithiques.
Au Paléolithique récent les lampes à graisse sont façonnées dans des roches suffisamment compactes pour contenir la graisse en fusion et assez dures pour résister à l’élévation de température, certaines sont munies d’un manche qui facilite la prise en main et le déplacement.
A Lascaux sont présents des centaines d’outils de types variés réalisés sur des éclats et des lames de silex d’origine locale. Parmi eux, les outils à graver dominent largement.
Les lamelles Dufour sont de petites pièces étroites au profil courbe et à la retouche marginale très courte qui apparaissent au début du Paléolithique récent il y a 35 000 ans. Ces minuscules objets aux bords tranchants mais fragiles sont utiles dans différentes activités pour des travaux minutieux.
Au début du Paléolithique récent, la fabrication maitrisée de séries de lames de fort gabarit autorise la production de nouveaux outils. La lame aurignacienne bénéficie, grâce à sa longueur et à sa robustesse, de l'adjonction d'un manche qui en améliore le fonctionnement.
Au Paléolithique récent l’utilisation de grandes quantités de dents animales sur le corps des vivants et des morts, hommes, femmes et enfants apparaît au même titre que l’art, comme un moyen de transmettre symboliquement des idées sans avoir recours à l’expression orale.
Le harpon en bois de cerf présente de robustes barbelures bilatérales bien dégagées, qui sont conçues pour pénétrer profondément et se fixer dans le gibier. A la différence des harpons magdaléniens qui l’ont précédé, le harpon azilien est plat et possède une perforation pour le solidariser à la pré hampe. L’ensemble est relié à une lanière en cuir ou en tendon afin de retenir l’animal harponné qui tente de s’échapper.
Les Magdaléniens ont inventé différents types de harpons en bois de renne qui s’utilisent pour la chasse aussi bien que pour la pêche. Le harpon à simple rang de barbelures se monte en série de trois ou quatre à l’extrémité de longs futs par ligature et collage.
L’hameçon droit est une courte baguette d’os ou de bois de cervidé appointé à chaque extrémité. Il se fixe à une ligne par son milieu. En complément de la pêche au harpon des poissons migrateurs, cet instrument simple et ingénieux atteste d’une pêche à la ligne de poissons difficilement accessibles par d’autres moyens.
Le grattoir emmanché est un outil composite, il associe deux éléments techniques réalisés séparément, un manche en bois réutilisable et une lame en silex jetable. La régularité des lames permet d’utiliser toujours le même manche et de remplacer rapidement un grattoir usagé en détachant seulement une ligature pour en installer un neuf.
Les industries lithiques du Gravettien sont caractérisées par la production de lames de silex de grande qualité. Le grattoir gravettien est généralement aménagé sur un éclat subcirculaire sélectionné parmi les déchets du débitage des lames. L’éclat choisi devant présenter un bord actif à la fois tranchant et robuste. Le grattoir sur éclat complète la panoplie des différents types de grattoirs utilisés au Gravettien.
En Europe, à la suite du recul des glaciers, les groupes de chasseurs aziliens exploitent des milieux de plus en plus vastes et diversifiés. Ils colonisent ainsi progressivement les plaines du nord et les zones montagneuses. L’outillage en silex atteste du travail croissant de matières organiques telles que la peau et les végétaux.
Des pointes de sagaie en bois de renne de dimensions exceptionnelles, plus de 30 cm, ont été découvertes dans la grotte de Lascaux. Ces armes de chasse prestigieuses peuvent être mises en relation avec les animaux figurés sur les parois puisque plusieurs d’entre eux sont associés à des symboles géométriques en étoile qui sont identiques à ceux gravés sur les sagaies.
Au Solutréen apparait une panoplie étendue de pointe de projectiles et de couteaux. Les grandes feuilles de laurier, régulières et symétriques, se distinguent des autres armes par une fabrication très élaborée par percussion, mais leurs grandes dimensions et leur minceur les rendent anormalement fragiles pour une utilisation courante.
Il y a 11 500 ans, en Europe, au début du Mésolithique, des séries de petits galets décorés sont les derniers témoins d'une expression artistique qui a connu son apogée bien avant, au Magdalénien.
Entre 17 000 ans et 14 000 ans, les chasseurs magdaléniens ont coutume de décorer certains de leurs objets familiers. Les galets servent de compresseur, de retouchoir ou de molette à broyer les pigments.
La simplicité apparente des flûtes en os et l’absence de difficulté de leur fabrication, dissimule l’intérêt exceptionnel de ces objets.
La feuille de saule apparaît à la fin du Solutréen. Au cours de cette période du Paléolithique récent, le travail du silex est marqué par la technique de taille à la pression qui était pratiquement inconnue auparavant.
Il existe au Magdalénien de longues épingles en bois de renne qui ne sont pas des instruments de couture. Elles ne possèdent pas de chas mais une extrémité arrondie qui en facilite la prise en main.
Au Paléolithique récent de petits coquillages, aux formes régulières, aux tons chauds et aux chatoyantes surfaces polies, sont recherchés pour orner les vivants et les morts.
Un os plat prélevé à l’arrière de la langue du cheval, l’os hyoïde, sert de support à la plupart des contours découpés. C’est la partie élargie et triangulaire de cet os dont la forme évoque une tête de cheval qui est utilisée. Un ou deux trous de suspension suggèrent une utilisation en pendentif, collier ou décor vestimentaire. Au Magdalénien moyen, il y a 14 000 ans, les contours découpés sont remarquablement standardisés dans toute la chaîne des Pyrénées.
Les coins à fendre en bois de renne sont des objets difficiles à identifier, car la plupart du temps ils sont découverts brisés ou très endommagés.
Le compresseur est façonné dans la partie la plus compacte et la plus résistante du bois de renne. L’emmanchement facilite sa tenue en main.
Il y a 40 000 ans, l’art de la civilisation aurignacienne foisonne d’expressions plastiques inconnues jusqu’alors comme ces petites statuettes animales de la grotte de Vogelherd dans le Sud-ouest de l’Allemagne.
Entre 40 000 et 35 000 ans, à l’Aurignacien, la production régulière de lames de silex de grandes dimensions favorise la fabrication d’outils plus performants.
Le burin dièdre tire son nom de sa partie active qui a la morphologie d’un biseau dièdre. Quelles que soient sa forme et sa dimension, il fonctionne à l’instar d’un ciseau de sculpteur ou de menuisier en enlevant de la matière pour creuser un sillon ou approfondir une rainure. Bien qu’apparu sporadiquement à des périodes plus anciennes, le burin dièdre ne se développe vraiment qu’au Paléolithique récent où son augmentation semble liée à celle du travail des matières osseuses et végétales.
Au Magdalénien, la plupart des matières organiques et minérales sont exploitées pour fabriquer une panoplie étendue d’outils, d’armes et d’objets symboliques. Ce burin simple et fonctionnel s’avère facile à réaliser avec un minimum de savoir-faire sur des éclats résiduels de débitage qui sont abandonnés dans tous les habitats.
Au Gravettien, il y a 29 000 ans, le développement général de l’outillage lithique indique une diversification des activités économiques. Le burin de Noailles présente un dièdre aigu au biseau très étroit et un tranchant dont l’obtention dépend d’un geste très précis.
Au cours du Paléolithique supérieur, on voit apparaitre dans les habitats du matériel de broyage en roche dure. Les galets de forme oblongue sont des pilons qui, associés à des mortiers rudimentaires, servent au broyage des végétaux.
Dans les grandes plaines du nord de l'Europe, peuplées de mammouths, les objets en ivoire occupent une place importante dans la culture matérielle de la fin du Gravettien. L'ivoire fossilisé dans le sol gelé possède des propriétés que n'ont ni le bois ni les matières osseuses.
Au Solutréen, de petits boutons en ivoire de mammouth apparaissent dans les sites solutréens du sud-ouest de la France. Ces minuscules objets témoignent de systèmes de fermetures par boutonnage, délicats et sophistiqués, sur des vêtements de peaux très minces. Dans les conditions de survie extrêmes de la dernière glaciation, la production vestimentaire, indispensable au confort et à la protection des individus, tient une place prééminente dans le mode de vie des peuples chasseurs.
Il y a 29 000 ans, au Gravettien, tous les groupes humains chasseurs et nomades disposent de récipients légers, souples et résistants pour transporter et utiliser l’eau qui est aussi un agent de cuisson des aliments. Les bouchons d’outre, en bois de renne ou en ivoire, témoignent donc indirectement de la disponibilité et de l’utilisation de l’eau. Cet élément vital indispensable à la vie quotidienne est déjà installé au cœur de l’espace domestique.
Le bâton percé apparaît au début du Paléolithique supérieur, en même temps que les premières pointes de projectiles en os. Les traces d’usure que l’on observe sur les bords de la perforation et la robustesse du manche indiquent un fonctionnement en levier.
L’anneau en ivoire de mammouth d’Arcy-sur-Cure fait partie d’un ensemble d’objets et de parures en matières organiques qui sont parmi les plus anciens du monde aurignacien.
Au Solutréen, dans un contexte climatique très rigoureux, l’aiguille à chas est inventée. C’est un des rares instruments de la vie quotidienne dont la forme et l’usage n’ont pas changé jusqu’à nos jours.
Dans les sites d'Europe centrale et de la grande plaine russe sont présentes des languettes d'ivoire. La plupart sont datées d’environ 30 000 ans.
Au Paléolithique supérieur, en Europe, du Portugal à la Sibérie, l'outillage de pierre taillée s’est adapté au travail des matières premières indispensables à l'équipement et à la subsistance des sociétés. Le bec, avec sa zone active proéminente, convient au travail de matériaux résistants tels que l’os et le bois de cervidé.
Dans les abris sous roche occupés pendant le Paléolithique supérieur des anneaux sont sculptés dans les parois rocheuses. Ils servent à arrimer des cordages pour suspendre la nourriture et l’équipement fragile, ainsi qu’à fixer solidement les tentures qui compartimentent les lieux de vie. Au Paléolithique supérieur, au plus fort des périodes glaciaires, ces anneaux, taillés dans les parois, révèlent d’ingénieux systèmes de fermeture de l’habitat.